Si, dans le passé, les approches en gestion et en psychologie se sont généralement concentrées sur les problèmes d’efficacité ou de santé, l’utilisation des forces et des talents dans le cadre du travail ressort actuellement comme une tendance importante, s’inscrivant dans le courant de la psychologie positive. En tant qu’employée, je vous propose de vous imprégner des leçons principales à tirer de cette tendance.
Quels sont vos forces ou vos talents?
Pour pouvoir utiliser vos forces et vos talents au travail, il faut nécessairement pouvoir les identifier. Or, identifier ses forces n’est pas toujours aussi facile qu’on se l’imagine. Il convient donc de se demander ce qui différencie vos forces ou talents de vos autres compétences.
Dans le langage populaire, forces et talents sont généralement synonymes de facilité et de performance. Selon un récent article (Nijs, Gallardo-Gallardo, Dries et Sels, 2014), ils représenteraient les capacités innées des individus, qui leur permettent d’atteindre d'excellents rendements (p. ex., en comparaison à d’autres individus ou à leur « meilleur » rendement).
Sur la base de ces grands principes, il vous est alors possible de réaliser certaines démarches afin de mieux vous connaître. Par exemple, un exercice d’introspection, un exercice de consultation de personnes de votre entourage qui sauront nommer et décrire les champs de compétences qui vous distinguent ou encore la participation à un exercice plus formel d’évaluation de compétences pourraient vous permettre d’identifier vos principales forces au travail.
Adoptez la philosophie de « La bonne personne, au bon endroit »
Une fois vos forces et talents identifiés, posez-vous la question suivante : « Mon poste actuel me permet-il d’utiliser mes forces et de mettre à profit mes talents? » Si vous y répondez par la négative, il serait important que vous déterminiez ne serait-ce que quelques petites occasions où vos forces et talents pourront être davantage mis à contribution. Vous vous en porterez mieux et votre organisation aussi!
En effet, l’utilisation de vos forces et talents dans le cadre de votre travail contribue à vous donner des énergies positives, à vous ressourcer. D’un autre côté, le fait de solliciter de façon répétée des compétences plus faibles chez vous draine une énergie précieuse. Ainsi, dans la mesure du possible, il serait préférable de choisir un poste, une entreprise, voire un domaine professionnel dans lequel vous possédez déjà certaines forces ou certains talents sur lesquels vous pourrez vous appuyer pour continuer et accélérer votre développement.
N’oubliez pas de développer vos forces!
Quand on parle de développement professionnel, on entend le plus souvent « développement des faiblesses ». Or, on oublie trop souvent qu’il est aussi important de développer ses talents. Voici pourquoi : si vous y investissez les efforts nécessaires, les compétences qui sont plus faibles chez vous s’amélioreront. Toutefois, il existe uniquement une faible probabilité que ces compétences figureront un jour parmi vos forces… De leur côté, les compétences qui sont déjà bien maîtrisées, en raison d’un talent naturel, ont le potentiel de devenir excellentes et de vous rendre plus performant au travail et satisfait de vos accomplissements.
Dans votre milieu de travail ou en dehors de celui-ci, plusieurs acteurs sont susceptibles de contribuer à votre développement. L’un d’entre eux est sans contredit votre supérieur immédiat. En effet, celui-ci est bien placé pour vous appuyer dans vos démarches. Or, il vous revient de vous assurer qu’il soit au fait de vos besoins de développement. Qu’en est-il pour vous? Parlez-vous à votre gestionnaire de vos talents, de vos intérêts et de vos aspirations?
Références
- NIJS, S., E. GALLARDO-GALLARDO, N. DRIES et L. SELS (2014). « A multidisciplinary review into the definition, operationalization, and measurement of talent », Journal of World Business, 49(2), p. 180-191.
Suggestions de lecture pour poursuivre votre réflexion
- FOREST, J., P. DUBREUIL, S. GIROUARD et L. CREVIER-BRAUD (2011). « La psychologie positive et l’approche basée sur les forces », PSYCHOLOGIE QUÉBEC, 28(4), 22-26.
- FOREST, J., P. DUBREUIL, L. CREVIER-BRAUD, S. GIROUARD et É. BERGERON (2011). « Miser sur les forces des employés pour améliorer le fonctionnement au travail », EFFECTIF, 14(2), 22-25.
- FOREST, J., P. DUBREUIL, L. CREVIER-BRAUD, S. GIROUARD et É. BERGERON (2011). « Miser sur ses forces et celles des autres pour améliorer le fonctionnement au travail », in S. ST-ONGE (Ed.), Gestion de sa vie professionnelle (p. 80-85), Montréal : HEC Montréal, Collection Gestions et Savoirs.
- LINLEY, A. (2008). « Average to A+: Realising strengths in yourself and others », CAPP Press, 292 p.
- PETERSON, C., et M. SELIGMAN (2004). Character strengths and virtues: A handbook and classification, American Psychological Association/Oxford University Press, 800 p.