Au début de la nouvelle année, il est coutume de se doter de résolutions annuelles en vue de s’améliorer sur diverses facettes : activité sportive, saine gestion du stress, acquisition de nouvelles compétences, etc.

 

Or, malgré la bonne volonté de chacun, il n’est pas rare que ces bonnes résolutions soient abandonnées en cours d’année. Pourtant, certaines personnes semblent mieux réussir que d’autres à maintenir leur motivation. Pour l’expliquer, il est possible de s’inspirer de la psychologie afin de mieux comprendre les facteurs qui contribuent aux échecs de certains… et aux succès des autres!

 

 

 


L’habitude de persévérer

Lorsqu’on analyse l’ensemble des comportements humains, on s’aperçoit qu’une proportion considérable de ceux-ci est apprise, puis intégrée à titre d’automatisme. Autrement dit, ils deviennent des habitudes; certaines sont bonnes et d’autres moins. Mais, lorsqu’on s’intéresse aux résolutions annuelles, la question de la persévérance à changer ses mauvaises habitudes devient réellement la question clé.


Selon les recherches menées en neuropsychologie sur ce sujet, il semble que ce soit la dopamine, aussi connue comme la « molécule de la récompense » (BERGLAND, 2011), qui soit à l’origine de la formation d’habitudes. Lorsqu’un objectif difficile serait atteint, cette molécule serait libérée et contribuerait au sentiment de bien-être et de fierté associé à sa réussite. Ce serait aussi elle qui renforcerait l’habitude de « persévérer ». Ainsi, si l’on se fie aux résultats de ces recherches, tout indique qu’il faille trouver une façon d’augmenter nos réserves de dopamine! Voici donc quelques trucs et astuces pour savoir comment s’y prendre (BERGLAND, 2011).


Avoir l’attente de réussir! Bien que cela puisse avoir l’air évident, plusieurs personnes se fixent des objectifs en début d’année sans réellement croire qu’ils en sont capables, ni même parfois sans réelle intention de les atteindre. Or, il semble que la pensée ait un effet suffisamment puissant pour jouer sur le niveau de dopamine. Ainsi, le fait de croire en son succès pourrait bien créer une prophétie qui s’autoréalise!

Pratiquer. Qu’il s’agisse d’un objectif personnel ou professionnel, plus une personne s’y exerce, plus elle a de chances de s’améliorer. De cette façon, la personne aura aussi plus de chances de trouver l’activité satisfaisante et de l’intégrer à ses habitudes.

Apprendre à associer le simple fait de persévérer avec un sentiment de bien-être et de fierté. La motivation a tendance à descendre face aux obstacles. Pourquoi? Parce que la plupart des gens se valorisent uniquement par la réussite; il importe donc de moduler l’effet de ses réactions de découragement et de valoriser l’effort autant que la réussite, puisque celui-ci contribue justement aux chances de succès!

Se fixer des objectifs de « mi-parcours », de façon à ce que le niveau de dopamine soit régulièrement rehaussé, et se doter d’un calendrier et d’échéances pour réaliser ces quelques objectifs de mi-parcours, de façon à en accentuer l’effet.

Faire le plein de dopamine en appréciant les réussites dans d’autres domaines. Par exemple, le fait de se sentir valorisé par des succès au niveau sportif peut contribuer à créer une spirale positive, utile pour encourager à continuer ses efforts au niveau professionnel.

 

Des résolutions cohérentes avec ses valeurs!

En plus de créer l’habitude de persévérer, les nouvelles vagues d’approches en psychologie, comme la thérapie d’acceptation et d’engagement (Thérapie ACT; pour plus d’information, voir NEVEU et DIONNE, 2009; HARRIS, 2007), offrent quelques précieux conseils pour voir se concrétiser nos résolutions au plan personnel comme professionnel.


Pour contribuer au succès des résolutions personnelles et professionnelles, une des clés principales est de prendre des résolutions qui correspondent à ses valeurs ou de faire l’exercice conscient de les rattacher à ses valeurs. En effet, les valeurs personnelles représentent une façon de rediriger les comportements vers le but ciblé, lorsque l’on constate un écart.

Accepter qu’il y ait des hauts et des bas au cours de notre cheminement. Pour s’améliorer, il faut faire des essais et il faut se tromper… La poursuite d’un objectif suit rarement une ligne droite. Ces approches nous enseignent également que les changements personnels demandent d’y mettre des efforts. Or, plutôt que de voir les efforts à fournir comme quelque chose de désagréable, il est possible d’envisager ceux-ci comme un moyen d’être heureux.

Laisser tomber nos peurs (ex. : de la perte d’une situation confortable, de la difficulté, de l’échec, etc.) et reconnaître nos pensées pour ce qu’elles sont… des pensées. Lorsqu’on est à même de se « défusionner » de certaines pensées de peur ou de découragement, il est alors plus facile de passer à l’action.

Se rappeler de travailler dans le moment présent. Il n’est pas utile de ruminer les erreurs du passé, pas plus qu’il n’est utile d’anticiper, avec crainte, celles que l’on pourrait faire dans le futur : ce qui importe est de poser des gestes quotidiens qui vont dans le sens du but recherché. Et, surtout éviter d’attendre à demain pour débuter, en se disant qu’on a toute l’année devant nous pour réaliser nos résolutions annuelles!

 

Alors, qu’allez-vous vous donner comme trucs pour atteindre vos résolutions?

 

Références

 

BERGLAND, C. (2011). The neuroscience of perseverance: Dopamine reinforces the habit of perseverance, Psychology Today. https://www.psychologytoday.com/blog/the-athletes-way/201112/the-neuroscience-perseverance

HARRIS, R. (2007). Le piège du bonheur : créez la vie que vous voulez, Les Éditions de l’Homme, 262 p.

NEVEU, C., et F. DIONNE (2009). La thérapie d’acceptation et d’engagement, une approche novatrice. Psychologie Québec, 26 (6), p. 29-31. https://www.ordrepsy.qc.ca/pdf/Psy_Qc_Novembre2009_Dossier_03_Neveu_Dionne.pdf