Au cœur de la nouvelle économie, des entreprises repensent les modèles d'affaires traditionnels en capitalisant sur les technologies de l’information (TI) et le numérique. L’intégration de ces TI est à la base des innovations qui permettent à ces organisations d’exploiter de nouvelles opportunités d’affaires. Elles permettent d’imaginer de nouvelles façons de livrer les services, de réduire les coûts de production, de tirer le meilleur de « l’organisation réseau » ou encore d’accéder à des informations stratégiques et de gestion qui assurent le maintien d’un avantage concurrentiel et à les échanger.

Comme gestionnaire, il est fondamental de comprendre leur utilité dans un cadre organisationnel et les besoins auxquels elles peuvent répondre. Par conséquent, le gestionnaire doit posséder une expertise et une sensibilité suffisantes des TI pour encadrer et même favoriser leur intégration au sein de l’organisation. Idéalement, en plus des tâches « traditionnelles » de gestionnaire, ce dernier doit désormais être capable :

  • d’induire les réflexions organisationnelles quant aux possibilités liées aux TI;
  • de participer aux discussions quant aux choix des technologies (coût, retour sur investissement, priorités, etc.);
  • de mobiliser les employés du département des TI vers un rôle de soutien aux différentes fonctions de l’organisation;
  • d’identifier et d’impliquer les acteurs clés dans l’analyse des besoins;
  • d’encourager les individus à développer des compétences et une expertise en gestion des TI;
  • de favoriser une culture du numérique au sein de son organisation;
  • d’assister les équipes dans la gestion du changement;
  • d’être responsable et imputable de la direction numérique donnée à l’entreprise.


Le gestionnaire doit jouer son rôle de leader et s’assurer que l’organisation et les individus qui la composent possèdent et maîtrisent les outils technologiques qui aideront celle-ci à performer mieux que ses concurrents. Il doit être un technoleader et mettre les TI au service de son organisation et de sa gestion.

Cela étant dit, il serait erroné de croire que la gouvernance de l’organisation doit dorénavant reposer dans les mains d’un spécialiste des TI. Au contraire, c’est un gestionnaire, avec ses capacités et son expertise en management, qui demeure l’acteur le mieux apte pour diriger les équipes de travail dans cette vague numérique. En considérant les dimensions humaine, collective et relationnelle dans ses pratiques de gestion, il travaille à concilier l’humain et les TI au profit de la performance organisationnelle.

Pour ce faire, il fait évoluer sa gestion au quotidien en incorporant davantage les TI. Il doit, par exemple, être en mesure d’accéder et de trier efficacement une quantité colossale d’information. Cela est possible grâce aux outils TI (courriels, tableaux de bord, progiciels de gestion, données sur le rendement, etc.). Ces informations alimentent sa compréhension de l’environnement (interne et externe) et lui assurent de meilleures décisions de gestion. De même, il relaie instantanément l’information pertinente directement aux personnes concernées en utilisant appareils mobiles, intranets et réseaux sociaux. Sa capacité à communiquer demeure une compétence essentielle à son travail. Toutefois, en plus d’utiliser les voix traditionnelles (ex. : face-à-face), le gestionnaire de demain est capable d’utiliser des technologies pour pousser plus loin cette compétence et assurer une gestion de proximité dans un monde de plus en plus global.

De la même manière, il intègre le e-learning et les jeux ludiques dans les programmes de formation et de développement des compétences de l’entreprise. Sachant que ces technologies bonifient les apprentissages ainsi que le développement professionnel, il tente d’offrir, par des approches novatrices, des opportunités de perfectionnement à son personnel.

Pour dénicher les meilleurs talents, il exploite les stratégies de recrutement digitales. LinkedIn et les médias sociaux sont pour lui des façons efficaces et économiques d’élargir son bassin de recrutement.

Bref, il questionne constamment les façons de faire conventionnelles en se demandant comment l’intégration des TI pourrait contribuer à rendre la tâche/le processus plus simple, plus performant et moins couteux. Il a l’esprit ouvert et joue un rôle d’agent de changement.

Ce n’est qu’un début

L’arrivée sur le marché du travail des milléniaux, également appelés génération M, rappelle l’importance de s’adapter à la réalité numérique. Ces individus, nés entre 1980 et 2000, ont grandi avec les nouvelles technologies. Ils maîtrisent les ordinateurs et les logiciels, les appareils mobiles et Internet. Ils sont informés, éduqués et savent ce qu'ils veulent. Ils exploitent mieux que quiconque les TI et savent tirer profit des réseaux sociaux en partageant de l’information et en interagissent en communauté.

Dès 2025, les M représenteront plus de 50 % de la main-d‘œuvre. Leurs attentes face à l’employeur concordent avec leur vision du monde. Pour eux, l’entreprise doit être digitale et connectée sur le monde. La gestion de ces individus devra miser sur le « management digital », qui devra offrir à ces individus qualifiés des possibilités de se réaliser à travers les technologies de pointe.

Si le gestionnaire désire rester crédible aux yeux de cette nouvelle génération d’employés, il devra continuer à construire son pouvoir à l'horizontal, c’est-à-dire parler leur langage, comprendre leurs besoins et reconnaître ce qu’ils peuvent apporter à l'entreprise en leur offrant des défis et de l’autonomie. Il doit donc être prêt à favoriser les changements et la modernisation de son organisation pour être toujours plus compétitif.

En conclusion

Les TI en soi ne sont pas la panacée aux défis que vivent actuellement les organisations, mais plutôt un levier à la performance. C’est pourquoi les possibilités liées aux TI et au numérique doivent faire partie intégrante, si possible, des réflexions stratégiques de l’entreprise (stratégie de développement, stratégie commerciale, stratégie de formation, stratégie d’innovation, stratégies de recrutement, etc). Conséquemment, elles font maintenant partie intégrante des activités de management. Les gestionnaires doivent s’y intéresser et développer (ou actualiser) les compétences qui leur permettent de gérer dans ce monde numérique. Les TI et le numérique bousculent les manières de faire de toutes les industries. Aucun secteur ne sera épargné...

Vos gestionnaires sont-ils en mode technoleader?